Emile Lucien Specht #1
- Ju'ju Lily
- 8 juin
- 5 min de lecture
Bonjour à toutes et à tous,
Raconter la vie d’un ancêtre est une mission compliquée, entre les actes présents devant nous et les coins d’ombre bien trop nombreux, reconstituer leur vie est vraiment une enquête policière.
J’aime beaucoup la micro-histoire, j’ai déjà eu l’occasion d’écrire quelques « itinéraires de vie » comme je les appelle d’ancêtres directs ou de collatéraux. De plus, raconter la vie de quelqu’un implique d’être chronologique alors que la recherche des actes et des informations est vraiment aléatoire. Il est plus souvent probable de trouver le décès avant de trouver la naissance quand nous faisons des recherches généalogiques. Pour ce cas, j’ai essayé de faire au mieux pour que le discours soit cohérent.
J’ai choisi ce personnage présent dans mon arbre parce qu’il présente encore des mystères pour moi, en particulier son décès que je ne trouve pas, et j’espère que le partage de son histoire me permettra peut-être de combler les « trous » dans sa vie.
Il s’agit d’Emile Lucien Specht. J’en ai déjà parlé dans un article « Trouvaille de la semaine ». Il avait suscité un intérêt particulier alors je m’étais dit que j’en ferais un article. En regardant la vie de ce monsieur, j’ai préféré couper en plusieurs articles au moment les plus importants de sa vie. Le premier article portera donc sur sa naissance. Il s’agit d’un collatéral, je vous expliquerais dans l’article le lien qu’il a avec moi. C’est lointain mais son métier fait que nous avons entendu parler de cette personne dans la tradition familiale.
Emile Lucien Specht est né le dimanche 19 janvier 1868 à Paris dans le 1er arrondissement. Il a été déclaré le 21 janvier à 11h30 du matin. Il est né à 21h au numéro 22 de la rue de la Monnaie chez Madame Appolline Opportune Boutigny, femme Prévault, sage-femme, âgée de 45 ans et qui a fait l’accouchement.

Cette sage-femme est née le 11 décembre 1822, le lieu est inconnu pour l’heure. Elle a été reçue sage-femme le 15 novembre 1842. J’ai pu trouver ces informations en faisant une recherche simple sur Geneanet « Appolline Boutigny Paris » et en cherchant dans les 4 résultats de la bibliothèque. Il y avait des « Liste des docteurs en médecine, officiers de santé, sages-femmes, chirurgiens-dentistes et pharmaciens : exerçant dans le ressort de la Préfecture de police. ». Elle s’est mariée à Saint-Eustache le 22 mai 1856 avec Auguste Prévault. On peut aussi apprendre qu’elle exerçait encore en 1897 comme sage-femme à Paris.
Elle a déclarée que l’enfant était le fils de Marie Madeleine Specht, couturière, âgée de 22 ans, demeurant rue Bourdaloue au numéro 7 et de père non dénommé. Les deux témoins sont Auguste Charles Prévault, ingénieur civil, âgé de 63 ans, demeurant au numéro 22 de la rue de la monnaie, le mari de la sage-femme probablement et Ernest Bondon, corroyeur, âgé de 21 ans, demeurant au numéro 5 de la rue Jollivet.
J’avais déjà entendu parler de Bourdaloue dans un inventaire après-décès mais cela m’évoque aussi la tarte Bourdaloue qui a été inventée dans cette rue autour des années 1850, ce qui veut dire que peut-être Marie Madeleine Specht a pu y goûter ainsi qu’Emile Lucien. Miam !

Entre la rue de la monnaie et la rue Bourdaloue (9ème arrondissement), il y a environ 30 minutes de marche (via une application d’itinéraires). La rue Bourdaloue est récente puisqu’elle a été créée en 1822 sur ordre du roi. Pourquoi cette sage-femme ? Pourquoi si loin ? Nul ne saura jamais. Le deuxième témoin également est assez étrange. Il habite dans le 14ème arrondissement dans le quartier Montparnasse. Les trois témoins ont signé l’acte.
Marie Madeleine Specht n’est pas seule à Paris. Ses parents sont là ainsi que sa fratrie. Le père, François Henri Specht, et donc le grand-père d’Emile Lucien, est décédé à Paris le 7 novembre 1870 à l’âge de 64 ans dans le 9ème arrondissement. Je l’ai appris dans l’acte de mariage de la sœur de Marie Madeleine dont je parlerais en-dessous. Emile Lucien n’a pas connu très longtemps son grand-père maternel. L’acte nous apprend qu’il est né à Luxembourg en Belgique, qu’il est mort à dix heures un quart du soir le 7 novembre en son domicile au 80 rue de lafayette, facteur de piano (que c’est intéressant …) et qu’il est l’époux de Marie Louise Pire. Les témoins sont Jean-Baptiste Eugène Courtot, âgé de 45 ans, demeurant à Paris rue du tannise ? Au numéro 13 et Emile Dusausoit, représentant de commerce, âgé de 27 ans, demeurant à Paris, rue de Rivoli. Les deux témoins ont signés. J’ai du mal à saisir le nom du premier témoin et impossible de trouver des informations sur lui. Je rappelle le contexte de la guerre de 1870-1871. Que sont devenus les membres de la famille Specht pendant cette guerre, rien ne nous permet de le savoir. Il ne semble pas être parti de Paris ou alors très peu de temps.
Car la sœur de Marie Madeleine, Marie Louise Béatrix s’est mariée à Paris dans le 9ème arrondissement le 23 janvier 1872 avec Noël Isidore Emile Dusausoit, représentant de commerce, âgé de 29 ans, né à Liège (comme sa femme), le 13 février 1843, demeurant à Paris, rue Lafayette au numéro 80. Il est le fils des époux décédés Pierre Isidore Dusausoit et Maire Marguerite Virginie Durbuy. Béatrix Marie Louis Specht est notée comme fabricante de confection, âgée de 29 ans, née à Liège le 28 février 1842, demeurant à Paris avec sa mère au 80 de la rue Lafayette, file de François Henri Specht décédé et de Marguerite Louise Pire, sans profession, présente et consentante au mariage de sa fille. Les témoins sont Joseph Lambert Pire, tailleur, âgé de 52 ans, demeurant rue Richelieu au numéro 29, oncle de l’épouse, Joseph Durand, négociant, âgé de 41 ans, demeurant rue d’Ossas au numéro 78, Eugène Sédillon, avocat, âgé de 59 ans, demeurant rue du Pont-Neuf au numéro 35 et Adrien Hébert, employé, âgé de 38 ans, demeurant quai Valmy au numéro 29. Nous ne savons pas les liens des trois témoins avec les mariés, ce qui est bien dommage. Tout le monde a signé. Il semblerait que Marie Madeleine Specht ne soit pas venue seule à Paris mais avec l’ensemble de sa famille puisqu’il y aussi un oncle.
Dans la marge de l’acte de naissance d’Emile Lucien Specht, nous trouvons des mentions dont la première nous intéresse particulièrement. Par un acte passé dans la mairie du 9ème arrondissement, Marie Madeleine Specht a reconnu son enfant le 6 octobre 1874. En lisant l’acte directement, on y apprend que Marie Madeleine Specht est née à Liège le 25 mai 1854. Elle demeure maintenant au numéro 80 de la rue Lafayette. Cette reconnaissance a été faite en présence d’Emile Dusausoit, beau-frère, commissionnaire en verrerie, âgé de 32 ans, demeurant à Paris, rue Lafayette au numéro 80 comme Marie Madeleine et de François Joseph Legras, négociant, âgé de 42 ans, demeurant à Paris, rue Lafayette au numéro 80 également. Les trois personnes ont signé dont Marie Madeleine Specht ce qui prouve qu’elle sait signer.
Je m’arrête en ayant parcouru quelques années de la vie d’Emile Lucien Specht qui permette de reconstituer sa vie à travers les actes présents mais aussi sa famille présente autour de lui. Nous verrons que d’autres documents sont disponibles et vont venir étayer certaines informations. Je n'ai pas mis tous les actes car cela aurait alourdi l'article.
Je me questionne sur un fait en particulier en relisant ce premier article, était-il français ? Ou belge ?
Si vous avez une réponse, merci de me laisser un commentaire.
Bonne journée
-Zélie-
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